SYMPLOCE / SYMPLOQUE
On peut faire en trois ou quatre sortes une figure de diction selon qu’on ôte, ou qu’on ajoute des mos ou enfin selon qu’on uze de ceux qui sont ou les mémes ou semblables. [...] [p. 27] [...] Les repetitions dont je doy parler à cette heure tirent leurs differences de celle qui est dans les mos & dans l’ordre des mos. Les mos qui composent cette figure sont quelquefois les mémes pour la signification & quelquefois encore pour la prononciation. [...] [p. 28] [...] On repete les mémes mots en semblables, ou diferants lieux, savoir au commencement au milieu, à la fin : ou tantôt en un endroit & tantôt en un autre. Ciceron lors qu’il prouve que Marc Antoine ne devoit pas publier les lettres secretes qu’il avoit receuës de luy, nous donne un exemple de la premiere espece de cette figure. On ôteroit du monde cét agreable lien de la societé, on ôteroit de la vie ces sacrez entretiens des amis absens. Combien dans les lettres y at-il de choses qui ne sont ou agreables ou excellentes, qu’autant qu’elles sont cachées & qui deviennent ridicules aussi tôt qu’elles deviennent publiques ? Combien y en at-il qui instruisent les amïs & toutefois qui ne plairoient pas à tout le monde. On apelle cette figure anaphore & celle qui suit & qui luy est oposé epiphore ou conversion. Quelqu’un, dit encore l’Orateur Romain, peut il avoir plus de passion pour les interets de Cesar, que le fils méme de Cesar ? Quand ces deux figures se rencontrent les Grecs nomment leur jonction symplocé : comme vous aurez été condamné par le Senat, vous avez été banny par le Senat &c.