DUBITATIO / DUBITATION - INTERROGATION DUBITATIVE
La Dubitation a lieu quand nous sommes indécis et que nous ne savons ce qu’il faut dire ou ce qu’il faut faire. Ainsi : « De quel nom t’appellerons nous ? est-ce méchant ? mais c’est un nom trop doux pour un si grand crime ; est-ce fourbe ? mais c’est un titre que tu t’arroges et que tu regardes comme honorable. Dirai-je que tu es audacieux, impudique, perfide ? ce sont des noms vulgaires et surannés, tandis que la chose est nouvelle et inouïe. » < Pour Quinctius, § 56.
« Quel sera le premier objet de mes plaintes ? quel secours dois-je invoquer ? à qui dois-je adresser mes prières ? Implorerai-je la protection des dieux immortels, ou celle du peuple romain, ou le souverain pouvoir dont vous êtes revêtus ? » Pour Roscius d’Amérie, § 29.
« En ce qui me concerne, je ne sais où me tourner. Dirai-je que ce crime n’a pas été commis ? Dirai-je qu’on n’a pas entendu de témoins au Sénat ? Ce n’est pas à notre talent, c’est à votre clémence de secourir un malheureux et un innocent ? » Pour Cluentius, § 4.
« Comment m’adresser à vous ? Ni la réflexion, ni l’art de la parole ne m’en fournissent les moyens, vous que je ne sais même pas de quel nom appeler. Compatriotes ? vous qui vous êtes détachés de votre patrie ; soldats ? vous qui avez dit non à l’autorité militaire et au droit d’auspices, vous qui avez rompu le lien sacré du serment ; ennemis ? je reconnais les traits, les vêtements, la tenue de compatriotes, mais ce que je vois, ce sont le comportement, les paroles, les projets, les intentions d’ennemis. » Tite-Live, Décade III, 8.
Virgile fournit un exemple fameux de Dubitation, quand il met en scène Didon abandonnée par Énée, suspendue et pleine de doutes dans sa délibération (Énéide, IV) :
Voyons, que fais-je là ? Me faut-il, après cette honte,
rechercher mes anciens prétendants ? >