ENUMERATIO (PARTIUM) / ÉNUMÉRATION (DE PARTIES)
De l’Énumération des parties
Qu’est-ce que l’Énumération des parties ? R. C’est le partage d’un tout en ses parties.
< Donnez un exemple. R. C’est par ce lieu que > Pline, dans le panégyrique de Trajan, décrit la joie de Rome tout entière à l’arrivée de ce prince. « Ni l’âge, dit-il, ni le sexe, ni la maladie n’ont empêché personne de récréer ses yeux de ce spectacle inouï ; les petits enfants voulaient te connaître, les jeunes gens te montrer à tous les vieillards, les malades même t’admirer. »
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ARTICLE 2
Exemples des lieux de l’Énumération des parties et des Dérivés
< Quatorzième Philippique § 34, il console les familles de ceux qui tombèrent au combat pour le salut de la république : d’abord les parents, puis les enfants, les frères, etc.
Pour Plancius § 80 : il prouve que la gratitude est la mère de toutes les autres vertus. « Qu’est-ce que la tendresse filiale, dit-il, sinon une affection reconnaissante pour les auteurs de ses jours ? Quels sont les bons citoyens, utiles à la patrie dans Rome et hors de Rome, sinon ceux qui reconnaissent les bienfaits de la patrie ? Quels sont les hommes pieux et religieux », etc.Vous prouverez de cette façon que l’orgueil est la mère de tous les vices. > Qu’est-ce que l’impiété ? C’est le vice d’un cœur fier et superbe qui refuse de se soumettre à Dieu même et prétend qu’il ne lui doit aucun culte. < Qui sont les avares ? Ce sont des gens qui en entassant des richesses brûlent à la fois de s’élever au dessus des autres et en quelque sorte de les commander, dans l’idée que, en ne manquant de rien, ils ne seront esclaves de personne. Qui sont les ambitieux ? etc. Notre Élève de rhétorique s’habitue à imiter ainsi les exemples cicéroniens ; pour mener à l’éloquence c’est le chemin le plus sûr et le plus facile.
Dans le discours Au peuple après son retour § 2, Cicéron montre que chacun des avantages de la vie, chacun des honneurs lui ont été plus chers quand ils lui ont été rendus que si ils ne lui avaient jamais manqué : « Quel plus doux présent de la nature que nos enfants », etc. Il considère qu’Antoine n’a jamais été vraiment un consul (quatrième Philippique, § 9) : « Mais ce titre lui est refusé par D. Brutus, “Imperator”, consul désigné, citoyen né pour la république ; il lui est refusé par la Gaule, refusé par toute l’Italie », etc.
Deuxième Philippique § 2, il montre quel est le but d’Antoine : en s’acharnant contre Cicéron, prouver qu’il est, lui Antoine, l’ennemi de sa patrie. Or, Cicéron montre ce point en écartant les autres motifs qui auraient pu pousser Antoine à faire un discours contre lui : « Que dois-je penser ? Serais-je méprisé ? » etc. « A-t-il cru que dans le Sénat il fut si facile de me rabaisser ? » etc. « Mais non, son vrai motif, c’est qu’il a cru » etc.
Vous prouverez de la même manière que quelqu’un a volé de l’argent. Il faut en effet, nécessairement, qu’il reconnaisse l’un des points suivants, et un seul : ou bien cet argent était déjà à lui, ou bien il l’a reçu en prêt de quelqu’un d’autre, ou bien il l’a obtenu comme salaire, ou bien il l’a trouvé par hasard, ou bien il l’a volé. Il ne dira assurément pas le 1), car chacun connaît sa pauvreté. Ni le 2), car qui prêterait à un gaspilleur invétéré et à un homme en faillite ? Quant à obtenir de l’argent comme salaire, ce fainéant et coureur de tavernes ne pourra le prétendre. S’il affirme qu’il l’a trouvé, demandons-lui où, quand et comment. Il ne lui reste plus qu’à reconnaître que, etc. Martial (Épigrammes, livre 5, ép. 41, selon la numérotation de l’édition toute récente et expurgée) prouve que toutes les richesses peuvent être perdues de différentes façons, sauf celles qu’on a distribuées avec générosité. L’incipit de l’épigramme est « Un adroit cambrioleur forcera ton coffre-fort… » > Un bon poète recommande en ces termes un jeune homme vertueux : « Une charmante modestie est répandue sur ton visage. La neige n’a pas d’éclat plus pur que la pudeur qui règne sur le tendre incarnat de tes joues ; ton regard est franc ; ta langue est prudente, et dans ton chaste cœur habite une admirable candeur. < Quand on voit que de tels serviteurs et servantes se tiennent à tes portes, > Qui oserait contester que la vertu n’est pas souveraine chez toi ? »
< Dans le Contre Caecilius § 38, Cicéron nie que l’accusation puisse facilement dérouler l’ensemble des crimes de Verrès, et il en en donne l’énumération un à un : « Croyez-vous pouvoir dévoiler convenablement » etc. Dans le discours Sur les provinces consulaires § 29, il nie le fait que César voulût demeurer dans sa province si ce n’était pour obéir à la République : non pas pour l’agrément des lieux, ni pour la grande humanité des habitants, etc.
Par une induction qui fait le tour de l’ensemble des ordres de la république, il prouve l’impossibilité de faire la paix avec Antoine, septième Philippique § 21. Dans la deuxième Philippique § 12, il prouve que son consulat avait été approuvé par l’ensemble des plus grandes personnalités, dont il fait l’énumération sous la forme d’une répétition. Dans le Contre Pison § 32, il prouve que celui-ci est pour tous un objet de haine : le Sénat, les membres de l’ordre équestre, enfin la totalité de l’Italie. > C’est par incises qu’on décrit les effets et les différentes transformations de l’eau. L’eau tombe en pluie, se solidifie en grêle, coule en fleuve, devient grande mer et se volatilise en vapeur, etc.
Le lieu des dérivés est stérile et de peu de valeur. C’est en l’employant que Cicéron, dans son discours pour Marcellus, prouve que César est invincible parce qu’il a vaincu la victoire elle-même. < Dans la onzième Philippique, il dit que méritent d’être par lui honorés les citoyens qui sont l’honneur de la patrie. En relève aussi le « N’ont donc pas pu être pris ceux dont la ville a été prise » du chant VII de l’Énéide de Virgile. De même, Martial, « Marcus : pour être aimé, aime d’abord ! ». >