Joseph de Jouvancy, 1710 : Candidatus rhetoricae

Définition publiée par Mattana-Basset

Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, quatrième partie, "De l'amplification", chap. II, "Autres manières d'amplifier", "Adjectifs propres au blâme" et "Substantifs de blâme", p. 228-23 et cinquième partie, "Exercices préparatoires < d'Aphthonius >", VI. "Sixième exercice préparatoire, De la réfutation, de la confirmation, de la louange et du blâme", chap. II, "De la louange et du blâme", p. 384-387. 

Définition publiée par RARE, le 07 juin 2020

CHAPITRE 2

AUTRES MANIÈRES D’AMPLIFIER

 

[...]

 

Adjectifs propres au blâme

Arrogant, âpre, atroce, austère, barbare, caduc, aveugle, rusé, captif < du péché >, contagieux, méprisé, corrompu, cruel, fâcheux, difforme, insensé, déplorable, désespéré, dur, misérable, faux, insensible, féroce, vicieux, indigne, fétide, funeste, voleur, furieux, hérissé, ignorant, lâche, déshonnête, imprudent, impur, vain, incommode, infâme, sinistre, infidèle, ingrat, injuste, insidieux, insolent, intempérant, intolérable, inutile, mortel, méchant, malheureux, insupportable, changeant, nuisible, obscur, odieux, dangereux, rebelle, rude, sacrilège, sévère, sordide, stupide, téméraire, honteux, vil.

 

Substantifs de blâme

Guerre, cadavre, calamité, prison, chaînes, fange, crime, démon, dommage, déshonneur, douleur, rebut, faim, fiel, fétidité, embûches, maladie, mort, haine, sédition, serpent, servitude, épines, meurtre, sottise, tyran.

 

CHAPITRE 2

DE LA LOUANGE ET DU BLÂME

 

Qu’est-ce que la Louange ?

R. C’est l’énumération de ce qui est bien.

À quoi s’applique la louange ou éloge ?

R. À l’exception du péché, il n’est rien qu’on ne puisse louer de quelque manière. Mais la vertu revendique le principal droit à l’éloge. En dehors de la vertu, toute la création peut être louée, même les choses inanimées ; mais, par-dessus tout, les hommes sont les êtres à qui l’on accorde habituellement des éloges.

Pour quelles choses loue-t-on les hommes ?

R. Pour tout ce qui est regardé comme bien chez eux.

Qu’est-ce qui est regardé comme bien ?

R. C’est ce que la fortune donne, tels sont les richesses, la puissance, les honneurs, la patrie. Il est encore d’autres biens tenant au corps, comme la force, la santé, etc. ; d’autres tenant à l’esprit, comme la science, la vertu. Mais, de tous ces biens, celui qui est toujours digne d’éloge, c’est la vertu. Les autres biens méritent certainement d’être loués, pourvu que nous en usions honnêtement, sans quoi, ils ne peuvent qu’être blâmés.

Que doit-on faire quand on veut louer quelqu’un ?

R. 1° On doit énumérer tout ce qu’il a fait de bien, et donner à cette énumération la parure d’un beau style. 2° Montrer que celui dont vous faites l’éloge n’a aucun des vices qui sont le contraire des qualités que vous énumérez, vos louanges n’en auront alors que plus de prix. 3° Vos louanges grandiront encore par la comparaison. Ainsi vous comparerez celui que vous voulez louer avec les hommes les plus célèbres, et s’il le mérite, vous lui donnerez le premier rang.

Le Blâme se traite par le contraire de l’éloge.