GRATIARUM ACTIO / REMERCIEMENT (DISCOURS)
Définitions
1710 : Joseph de Jouvancy
Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, cinquième partie, "Exercices préparatoires < d'Aphthonius >", VI. "Sixième exercice préparatoire, De la réfutation, de la confirmation, de la louange et du blâme", chap. III, "Des différentes espèces de petits discours et de la manière de traiter chacun d'eux", "Discours Eucharistique, ou action de grâces", p. 388-389.
Dictionnaires et encyclopédies
Furetière
Remerciement, et se dit plus souvent au pluriel. Il faut rendre grace à Dieu incessament, luy faire mille actions de graces : et en ce sens on appelle absolument Graces, la priere de remerciement qu’on fait aprés les repas. On dit en même sens, Graces à Dieu et à vous, pour remercier quelqu’un qui a contribué au succés de quelque affaire.
En termes de Chancellerie, on intitule toutes les Lettres avec cette formule, Louîs par la grace de Dieu Roy de France et de Navarre. Les Evesques intitulent souvent leurs mandements, Un tel par la grace de Dieu et du Siege Apostolique.
En Jurisprudence Canonique on appelle graces expectatives, non seulement les mandats et reserves de Rome qui n’ont point de lieu en France, mais aussi les Lettres d’indult, les Brevets de serment de fidelité, nominations de graduez, etc. qui donnent droit à quelqu’un d’obtenir le premier Benefice vacquant à la nomination de certains collateurs auxquels ces Lettres s’addressent.
Littré
Remercîment, témoignage de reconnaissance (le remercîment étant quelque chose de gracieux).
Je rends grâces aux dieux de n’être pas Romain. [Corneille, Horace]
On dit aussi actions de grâces. Rendre des actions de grâces.
[Après la bataille de Rocroi] l’armée commença l’action de grâces ; toute la France suivit ; on y élevait jusqu’au ciel le coup d’essai du duc d’Enghien. [Bossuet, Oraisons funèbres]
Fig. Rendre grâce à quelque chose, attribuer à quelque chose une action favorable.
Rendez grâce au seul nœud qui retient ma colère. [Racine, Iphigénie en Aulide]
Grâce à Dieu, grâce au ciel, par la faveur du ciel, heureusement, par bonheur. Il se porte mieux, grâce à Dieu.
On dit aussi grâces au ciel dans la poésie ou le style élevé.
Enfin, grâces aux dieux, j’ai moins d’un ennemi. [Corneille, Rodogune, princesse des Parthes]
Ironiquement.
Grâce aux dieux, mon malheur passe mon espérance. [Racine, Andromaque]
Grâce à vous, grâce à vos soins, formules polies de remercîment.
Grâce à, grâces à, quand il s’agit de choses, signifie : par elles, par leur action.
Comme le nombre d’œufs, grâce à la renommée,
De bouche en bouche allait toujours croissant. [La Fontaine, Fables]
Ironiquement. Grâce à votre maladresse.