IMPRECATIO / IMPRÉCATION - MALÉDICTION
Définitions
1689 : Étienne Dubois de Bretteville
Étienne Dubois de Bretteville, L’Éloquence de la chaire et du barreau selon les principes les plus solides de la rhétorique sacrée et profane, Paris, Denys Thierry, 1689, p. 253
1710 : Joseph de Jouvancy
Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, troisième partie, "De l'élocution", chap. II, "Des figures", art. II, "Des Figures de Pensées", "L'Imprécation", p. 196-197.
1872 : Colonia
Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Primus, chap. I, art. I, "De Figuris sententiarum", § I., "De Figuris ad movendum idoneis", IV., "De Imprecatione", p 76
Dictionnaires et encyclopédies
CN. voir Execratio
Furetière
Souhait qu’on fait contre quelqu’un, afin qu’il luy arrive quelque mal. Didon fait de grandes imprecations contre Enée et contre Rome, avant que de mourir. On en fait quelquefois par maniere de jurement, et pour confirmation de ce qu’on dit. Que je ne puisse jamais entrer en Paradis, si cela n’est vray.
Encyclopédie
Figure de rhétorique par laquelle l’orateur souhaite des malheurs à ceux à qui il parle. Elle est quelquefois dictée par l’horreur pour le crime & pour les scélérats, comme celle-ci du grand-prêtre Joad dans l’Athalie de Racine.
Daigne, daigne, mon Dieu, sur Mathan & sur elle
Répandre cet esprit d’imprudence & d’erreur,
De la chûte des rois, funeste avant-coureur.
Quelquefois elle est l’effet de l’indignation, mais le plus souvent celui de la colere & de la fureur. Ainsi dans Rodogune Cléopatre expirante, souhaite à son fils Antiochus & à cette princesse tous les malheurs réunis.
Puisse le ciel, tous deux vous prenant pour victimes,
Laisser tomber sur vous la peine de mes crimes.
Puissiez-vous ne trouver dedans votre union,
Qu’horreur, que jalousie, & que confusion ;
Et pour vous souhaiter tous les malheurs ensemble,
Puisse naitre de vous un fils qui me ressemble.
Littré
Terme de rhétorique. Figure par laquelle on souhaite des malheurs à celui dont on parle ou à qui l’on parle.