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325 av. J.-C. : Aristote

Rhétorique (1547)

Aristote, De Arte Rhetorica libri tres, trad. lat. Marcantonio Majoragio (1514-1555, 1e éd. 1547?), Padoue, Presses du Séminaire, 1689, liber II, caput X, « De invidia, ac de arte invidiam excitandi », p. 233-237.

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325 av. J.-C. : Aristote

Rhétorique (1654)

Aristote, Rhétorique, trad. François Cassandre, 1re éd. 1654, La Haye, Isaac Vaillant, 1718, livre second, chap. X, « De l'Envie », p. 248-252.

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1662 : Jacques du Roure

La Rhétorique française

Jacques Du Roure, La Rhétorique française nécessaire à tous ceux qui veulent parler, ou écrire comme il faut et faire ou juger : des discours familiers, des lettres, des harangues, des plaidoyers, et des prédications, Paris, chez l’Auteur, 1662, Troisième partie, p. 64-66.

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1689 : Étienne Dubois de Bretteville

L’Éloquence de la chaire et du barreau

Étienne Dubois de Bretteville, L’Éloquence de la chaire et du barreau selon les principes les plus solides de la rhétorique sacrée et profane, Paris, Denys Thierry, 1689, p. 427-428

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1765 : Jean-Baptiste Crevier

Rhétorique française

Jean-Baptiste Crevier, Rhétorique française (1765), Paris, Saillant, 1767, 2 tomes, t. 1, p. 285-287.

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1872 : Colonia

De arte rhetorica, libri quinque

Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Secundus, Chap. III, " De tertia Inventionis parte, seu de Motibus excitandis", p 167-168

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Dictionnaires et encyclopédies

Furetière

Chagrin qu’on a de voir les bonnes qualitez ou la prosperité de quelqu’un. Le Sage ne porte envie à personne. Un riche meschant est plus digne de pitié que d’envie.

Envie, signifie aussi la passion, le desir qu’on a d’avoir ou de faire quelque chose. Avoir envie de dormir, envie d’acheter quelque meuble. Il luy a pris envie de se retirer du monde. Il a satisfait son envie, sa passion.

 

Encyclopédie

[Jaucourt]

Inquiétude de l’ame, causée par la considération d’un bien que nous derons, & dont joüit une autre personne.

 

Il résulte de cette definition de M. Locke, que l’envie peut avoir plusieurs degrés ; qu’elle peut être plus ou moins malheureuse, & plus ou moins blâmable. En général elle a quelque chose de bas, car d’ordinaire cette sombre rivale du mérite ne cherche qu’à le rabaisser, au lieu de tâcher de s’élever jusqu’à lui : froide & seche sur les vertus d’autrui, elle les nie, ou leur refuse les loüanges qui leur sont dûes.

 

Si elle se joint à la haine, toutes deux se fortifient l’une l’autre, & ne sont reconnoissables entr’elles, qu’en ce que la derniere s’attache à la personne, & la premiere à l’état, à la condition, à la fortune, aux lumieres ou au génie. Toutes deux multiplient les objets, & les rendent plus grands qu’ils ne sont ; mais l’envie est en outre un vice pusillanime, plus digne de mépris que de ressentiment.

 

Sans rassembler ici ce que les auteurs ont dit d’excellent sur cette passion, il suffiroit pour se préserver de sa violence, de considérer l’envieux dans ses chagrins, ses ressources, & ses délices.

 

Les objets qui donnent le plus de satisfaction aux ames bien nées, lui causent les plus vifs déplaisirs, & les bonnes qualités de ceux de son espece lui deviennent ameres : la jeunesse, la beauté, la valeur, les talens, le savoir, &c. excitent sa douleur. Triste état, d’être blessé de ce que l’on ne peut s’empêcher de goûter & d’estimer intérieurement !

 

Les ressources de l’envie se bornent à ces petites taches & à ces legers défauts qui se découvrent dans les personnes les plus illustres.

 

Sa joie & ses délices sont à-peu-près semblables à celles d’un géant de roman, qui met sa gloire à tuer des hommes, pour orner de leurs membres les murailles de son palais.

 

On ne sauroit trop présenter les malheureux effets de l’envie, lorsqu’elle porte les gens en place à regarder comme leurs rivaux & comme leurs ennemis, ceux dont les conseils pourroient les aider à remplir leur ambition. Agésilas, en mettant Lysandre à la tête de ses amis, fournit un exemple semble de sa sagesse.

 

L’envie est particulierement la ruine des républiques. Tandis que les Achéens ne porterent point d’envie à celui qui étoit le premier en mérite, & qu’ils lui obéirent, non-seulement ils se maintinrent libres au milieu de tant de grandes villes, de tant de grandes puissances, & de tant de tyrans, mais de plus par cette sage conduite ils affranchirent & sauverent la plûpart des villes greques.

 

Quoi qu’il en soit des effets de l’envie contre les gens vertueux dans toutes sortes de gouvernemens, Pindare dit avec raison que pour l’appaiser il ne faut pas abandonner la vertu ; ce seroit acheter trop cher la paix avec cette passion lâche & maligne, d’autant plus qu’elle illustre son objet, lorsqu’elle travaille à l’obscurcir : car à mesure qu’elle s’acharne sur le mérite supérieur qui la blesse, elle rehausse l’éclat de l’hommage involontaire qu’elle lui rend, & manifeste davantage la bassesse de l’ame qu’elle domine. C’est ce qui faisoit dire à Thémistocle qu’il n’envioit point le sort de qui ne fait point d’envieux ; & à Cicéron, qu’il avoit toûjours été dans ce sentiment, que l’envie acquise par la vertu, étoit de la gloire.

 

Littré

Chagrin et haine qu’on ressent du bonheur, des succès, des avantages d’autrui.

L’envie, le mépris, le discord inconstant. [Régnier, Satires]

 

Désir, volonté.

En vain, pour satisfaire à nos lâches envies,

Nous passons près des rois tout le temps de nos vies à souffrir des mépris, à ployer les genoux. [Malherbe, I, 3]

 

Avoir envie, avoir désir.

Je m’aime un peu moi-même et n’ai pas grande envie

De vous sacrifier le repos de ma vie. [Corneille, Othon]

 

Faire envie, se dit des choses qui excitent le désir.

Des gâteaux qui lui faisaient grande envie. [Rousseau, Émile, ou De l’éducation]