EPICHEREMA / ÉPICHÉRÈME
Définitions
94 : Quintilien
Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre cinquième, chapitre X, « Des Arguments », p. 292 ; livre cinquième, chapitre XIV, « Ce que c'est que l'Enthimeme & combien de sortes il y en a. De combien de parties l'Epichéreme est composé, & de la maniere de le réfuter », p. 350-354.
1662 : Jacques du Roure
Jacques Du Roure, La Rhétorique française nécessaire à tous ceux qui veulent parler, ou écrire comme il faut et faire ou juger : des discours familiers, des lettres, des harangues, des plaidoyers, et des prédications, Paris, chez l’Auteur, 1662, Troisième partie, p. 55.
1671 : Le Gras
Le Gras, La Rhetorique Françoise ou les preceptes de l'ancienne et vraye eloquence accomodez à l'usage des conversations & de la Societé civile : Du Barreau : Et de la Chaire, Paris, A. de Rafflé, 1671, Seconde partie de la Rethorique, « De la Disposition », chap. V, « De l'Epicheremme », p. 147.
1710 : Joseph de Jouvancy
Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, deuxième partie, "< De la deuxième partie de l'éloquence ou > de la disposition du discours", chap. III, "Des différentes espèces d'argumentation", "L'Enthymème", "L'Épichérème", p. 128-129.
1872 : Colonia
Dominique De Colonia, De Arte rhetorica libri quinque, Lyon, apud Briday Bibliopolam, 1872, Liber Tertius, chap. II, art. I, "De Dilemmate, Sorite et Epicheremate", p 194-195
Dictionnaires et encyclopédies
CN. [pour Hurtaut : synonyme de Argumentatio]
Encyclopédie
[Jaucourt]
L’école a donné le nom d’épicherême aux syllogismes dans lesquels l’on joint à chaque prémisse sa preuve, au moins lorsque chacune en a besoin. M. de Crousaz en donne l’exemple suivant :
Il est raisonnable de penser que les biens qui ont le plus de rapport à ce que notre nature renferme de plus excellent, sont les plus capables de nous rendre heureux ; car la félicité & la perfection doivent aller d’un pas égal, puisqu’elles sont l’une & l’autre notre but.
Or la science & la sagesse sont des biens qui perfectionnent ce qu’il y a en nous de plus excellent, puisque l’entendement & la volonté sont des facultés beaucoup plus estimables que les sens.
Il est donc raisonnable de penser que l’on se rendra plus heureux par la connoissance & par la sagesse, que par les voluptés des sens.
L’épicherême, dit-on, a un grand avantage ; c’est de ne point retarder l’impatience de l’homme, parce qu’elle prouve ses prémisses en les avançant : ce qui est court & très-agréable ; mais il ne s’agit pas ici d’agrément. Ou de si courtes preuves sont inutiles par l’évidence de la proposition, ou elles ne sont pas suffisantes pour la démontrer. L’épicherême de M. de Crousaz lui-même n’est peut-être pas trop solide ; mais qu’il le soit ou non, je dis que des preuves que l’on fait passer si rapidement devant l’esprit, ne sont guere propres qu’à l’ébloüir, au lieu de l’éclairer : ainsi l’usage de ce syllogisme irrégulier, qu’on nomme épicherême, n’est bon que pour former les récapitulations des orateurs, quand les principes d’où dépend leur conclusion, ont déjà été précédemment établis & prouves par ordre.
Littré
Terme de logique et de rhétorique. Syllogisme dans lequel les prémisses ou l’une des prémisses est accompagnée de sa preuve.