ACTIO / ACTION ORATOIRE
Définitions
94 : Quintilien
Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre onzième, chap. III, « De la Prononciation », p. 745-790.
94 : Quintilien
Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre premier, chapitre VI, « Des perfections & des vices de l'Oraison. », p. 38-39.
Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre premier, chapitre XIV, « De la maniere dont il faut commencer à former le geste & la prononciation. », p. 76-78.
Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre troisième, chapitre III, « Que la Rhétorique a cinq parties. », p. 154-157.
1662 : Jacques du Roure
Jacques Du Roure, La Rhétorique française nécessaire à tous ceux qui veulent parler, ou écrire comme il faut et faire ou juger : des discours familiers, des lettres, des harangues, des plaidoyers, et des prédications, Paris, chez l’Auteur, 1662, Quatrième partie, p. 69-71.
1665 : Richesource
Jean Oudart de Richesource, L’Éloquence de la chaire ou la Rhétorique des prédicateurs (1665), Paris, à l’académie des orateurs, 1673, p. 327-339.
1671 : Le Gras
Le Gras, La Rhetorique Françoise ou les preceptes de l'ancienne et vraye eloquence accomodez à l'usage des conversations & de la Societé civile : Du Barreau : Et de la Chaire, Paris, A. de Rafflé, 1671, Quatrième partie de la Rhetorique, « De la Memoire et de la Prononciation », chap. II, « De l'Action », p. 269.
1689 : Étienne Dubois de Bretteville
Étienne Dubois de Bretteville, L’Éloquence de la chaire et du barreau selon les principes les plus solides de la rhétorique sacrée et profane, Paris, Denys Thierry, 1689, p. 451-453
1710 : Joseph de Jouvancy
Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, première partie, "Comprenant les premiers éléments de rhétorique relatifs à l'invention", chap. IV, "Des parties de l'éloquence", p. 66-67.
1765 : Jean-Baptiste Crevier
Jean-Baptiste Crevier, Rhétorique française (1765), Paris, Saillant, 1767, 2 tomes, t. 2, p. 329-337.
1816 : Gaspard Gilbert Delamalle
Gaspard Gilbert Delamalle, Essai d’institutions oratoires à l’usage de ceux qui se destinent au barreau, Paris, Delaunay, 1816, t. I, p. 9-11.
1816 : Gaspard Gilbert Delamalle
Gaspard Gilbert Delamalle, Essai d’institutions oratoires à l’usage de ceux qui se destinent au barreau, Paris, Delaunay, 1816, t. I, p. 62-63.
1837 : Joseph Victor Le Clerc
Joseph-Victor Le Clerc, Nouvelle Rhétorique, extraite des meilleurs écrivains anciens et modernes, suivie d'Observations sur les matières de composition dans les classes de rhétorique, et d’une Série de Questions à l’usage de ceux qui se préparent aux Examens dans les Collèges royaux et à la Faculté des Lettres, Bruxelles, Société belge de librairie, etc., Hauman, Cattoir et comp°, 1837 (1ère éd. 1823)
Dictionnaires et encyclopédies
Furetière
Se dit plus particulierement des gestes, du mouvement du corps, et de l’ardeur avec laquelle on prononce, ou on fait quelque chose. Un estourdi n’a point d’action, de contenance arrestée. Cet Advocat a l’action belle, il parle avec grande action, il est toûjours en action. Ce qui est le plus requis en un Orateur, c’est l’action. Le Faucheur a fait un joli traitté de l’Action de l’Orateur.
Encyclopédie
[Mallet]
En matiere d’éloquence, se dit de tout l’extérieur de l’Orateur, de sa contenance, de sa voix, de son geste, qu’il doit assortir au sujet qu’il traite.
L’action, dit Ciceron, est pour ainsi dire l’éloquence du corps : elle a deux parties, la voix & le geste. L’une frappe l’oreille, l’autre les yeux ; deux sens, dit Quintilien, par lesquels nous faisons passer nos sentimens & nos passions dans l’ame des auditeurs. Chaque passion a un ton de voix, un air, un geste qui lui sont propres ; il en est de même des pensées, le même ton ne convient pas à toutes les expressions qui servent à les rendre.
Les Anciens entendoient la même chose par prononciation, à laquelle Démosthene donnoit le premier, le second & le troisieme rang dans l’éloquence, c’est-à-dire, pour réduire sa pensée à sa juste valeur, qu’un discours médiocre soûtenu de toutes les forces & de toutes les graces de l’action, fera plus d’effet que le plus éloquent discours qui sera dépourvû de ce charme puissant.
La premiere chose qu’il faut observer, c’est d’avoir la tête droite, comme Ciceron le recommande. La tête trop élevée donne un air d’arrogance ; si elle est baissée ou négligemment panchée, c’est une marque de timidité ou d’indolence. La prudence la mettra dans sa véritable situation. Le visage est ce qui domine le plus dans l’action. Il n’y a, dit Quintilien, point de mouvemens ni de passions qu’il n’exprime : il menace, il caresse, il supplie, il est triste, il est gai, il est humble, il marque la fierté, il fait entendre une infinité de choses. Notre ame se manifeste aussi par les yeux. La joie leur donne de l’éclat ; la tristesse les couvre d’une espece de nuage : ils sont vifs, étincelans dans l’indignation, baissés dans la honte, tendres & baignés de larmes dans la pitié.
Au reste l’action des Anciens étoit beaucoup plus véhémente que celle de nos Orateurs. Cléon, Général Athénien, qui avoit une sorte d’éloquence impétueuse, fut le premier chez les Grecs qui donna l’exemple d’aller & de venir sur la tribune en haranguant. Il y avoit à rome des Orateurs qui avoient ce défaut ; ce qui faisoit demander par un certain Virgilius à un Rhéteur qui se promenoit de la sorte, combien de milles il avoit parcouru en déclamant en Italie. Les Prédicateurs tiennent encore quelque chose de cette coûtume. L’action des nôtres, quoique plus modérée que celle des Italiens, est infiniment plus vive que celle des Anglois, dont les Sermons se réduisent à lire froidement une dissertation Théologique sur quelque point de l’Ecriture, sans aucun mouvement. Voyez Déclamation, Geste, Prononciation.
Littré
L’action oratoire ou théâtrale, le débit et les gestes. L’action est comme le langage du corps. Il avait une action pleine de chaleur.
Je reconnais même ce sourire fin, cette action négligée, cette parole douce, simple et insinuante. [Fénelon, Télémaque]