CATACHRESIS / CATACHRÈSE
Définitions
94 : Quintilien
Quintilien, De l’Institution de l’orateur, trad. Nicolas Gédoyn, Paris, Grégoire Dupuis, 1718, livre huitième, chap. VI, « Des Tropes », p. 549-550.
1662 : Jacques du Roure
Jacques Du Roure, La Rhétorique française nécessaire à tous ceux qui veulent parler, ou écrire comme il faut et faire ou juger : des discours familiers, des lettres, des harangues, des plaidoyers, et des prédications, Paris, chez l’Auteur, 1662, Troisième partie, p. 23-24.
1710 : Joseph de Jouvancy
Joseph de Jouvancy, L’Élève de rhétorique (Candidatus rhetoricae, 1e éd. 1710, 1e trad. 1892), édité par les équipes RARE et STIH sous la direction de D. Denis et Fr. Goyet, Paris, Classiques Garnier, 2019, troisième partie, "De l'élocution", chap. II, "Des figures", art. I, "Des Figures de Mots", §1. "Des Tropes", "La Catachrèse", p. 172-173.
1782 : Pierre Thomas Nicolas Hurtaut
P. T. N. Hurtaut, Manuale rhetorices ad usum studiosae juventutis academicae, Exemplis tum Oratoriis, tu Poeticis, editio tertia, Paris, chez l'auteur, 1782, troisième section "De Elocutione", chapitre II "De Sermonis Dignitate", "Primum genus Troporum, VI "De Catachresi", p. 183-184.
1782 : Pierre Thomas Nicolas Hurtaut
P. T. N. Hurtaut, Manuale rhetorices ad usum studiosae juventutis academicae, Exemplis tum Oratoriis, tu Poeticis, editio tertia, Paris, chez l'auteur, 1782, troisième section "De Elocutione", chapitre II "De Sermonis Dignitate", "Secundum genus Troporum, I "De Allegoria", p. 191.
1837 : Joseph Victor Le Clerc
Joseph-Victor Le Clerc, Nouvelle Rhétorique, extraite des meilleurs écrivains anciens et modernes, suivie d'Observations sur les matières de composition dans les classes de rhétorique, et d’une Série de Questions à l’usage de ceux qui se préparent aux Examens dans les Collèges royaux et à la Faculté des Lettres, Bruxelles, Société belge de librairie, etc., Hauman, Cattoir et comp°, 1837 (1ère éd. 1823), p. 225.
Dictionnaires et encyclopédies
CN. voir Abusio (Vossius)
Furetière
Terme de Grammaire. C’est une figure de mots qui est la premiere espece de metaphore. Elle se fait, quand à faute de trouver un mot propre pour expliquer une pensée, on abuse d’un mot qui en approche, comme si on appelle parricide celuy qui a tué sa mere, son frere, son maistre, son Prince ; quoy qu’au propre il ne signifie que le meurtrier d’un pere. Ce mot vient du Grec katachraomai, qui signifie, abutor.
Encyclopédie
[Mallet]
Trope ou figure de Rhétorique par laquelle on employe un mot impropre à la place d’un mot propre.
Ce terme est formé du Grec καταχράομαι, j’abuse, qui lui-même est dérivé de κατὰ, contre, & de χράομαι, j’use ; c’est-à-dire, j’use du mot contre sa significations propre & naturelle.
On employe donc la catachrese lorsque faute de trouver un mot propre pour exprimer une pensée, l’on abuse d’un mot qui en approche, comme lorsqu’on dit, aller à cheval sur un bâton, equitare in arundine longâ. La raison rejette ces expressions, mais la nécessité les excuse ; & le sens qu’on y attache sauve la contradiction qu’elles présentent. Voyez Figure.
Littré
Trope par lequel un mot détourné de son sens propre est accepté dans le langage commun pour signifier une autre chose qui a quelque analogie avec l’objet qu’il exprimait d’abord ; par exemple, une langue, parce que la langue est le principal organe de la parole articulée ; une glace, grand miroir, parce qu’elle est plane et luisante comme la glace d’un bassin ; une feuille de papier, parce qu’elle est plate et mince comme une feuille d’arbre. C’est aussi par catachrèse qu’on dit : ferré d’argent ; aller à cheval sur un bâton.
Poussez à Marcassus, poussez à Marcellus l’antithèse, l’hypotypose, la catachrèse. [Courier, Lettres de France et d’Italie]